La fontaine à eau Berkey est présentée par son fabricant américain comme disposant des filtres « les plus efficaces et durables de la planète ». Pour preuve, les analyses de plus de 200 polluants via des laboratoires indépendants. Ces résultats spectaculaire, repris – quasiment sans filtre – par une pléthore de sites sous commissionnements, ont permis à Berkey de devenir le leader des fontaines à gravitation. Mais voici que toute une série d’attaques made in USA viennent interroger la fiabilité des analyses présentées et la durabilité des filtres. Alors, des centaines de milliers de consommateurs se sont-ils fait avoir ou Berkey est-il victime d’une injuste cabale ? Pourquoi faut-il toujours se méfier du marketing ? Comment comprendre les analyses présentées et éviter de boire la tasse ? Le point avec l’auteur du livre La qualité de l’eau, qui n’a quant à lui jamais recommandé ce type de fontaines à gravitation… mais pour d’autres raisons !

“N’est pas conforme” Le résultat d’un des tests des filtres Berkey selon les normes NSF

Pour se repérer facilement dans l’article:

L’affaire Berkey® et comment ne pas se faire avoir en 5 minutes chrono

Questions-réponses sur l’affaire ou les scandales Berkey® (5 minutes de plus)

Les meilleurs filtres (pour la fin) du monde ?

Mes doutes et interrogations Berkey®

Les vicieuses attaques made in USA…

Les motifs, tests et arguments de l’action collective contre Berkey®

Pourquoi la plainte contre Berkey® pourrait marquer un tournant ?

La défense publique officielle de Berkey® : la contrefaçon !

La réponse de Berkey® à la justice du Texas

La défense publique officielle N°2 de Berkey® : ni malades ni morts !

Les tests diligentés par Berkey® sont-ils rigoureux ?

Pourquoi Berkey® est-il interdit de vente en Californie ?

Les filtres Berkey® présentent-ils un danger ?

La capacité des filtres Berkey® questionnée…

Des produits non certifiés NSF ? Et alors ?

Quand Wirecutter s’en prend à Berkey®

Au final, les attaques contre Berkey® sont-elles justifiées ?

Au final, peut-on recommander Berkey® ?

Pour en savoir encore plus

L’affaire Berkey® et comment ne pas se faire avoir en 5 minutes chrono

Grâce à ses impressionnantes analyses et à un marketing agressif, Berkey est devenu en une dizaine d’années le leader mondial des filtres à gravitation. Particulièrement mis en avant, les résultats d’analyse de 2014 du laboratoire Envirotek sur quelques 139 polluants affichent un taux de filtration de quasiment toujours (à trois exceptions près) 99,9% ! Efficacité de l’osmose inverse apparemment pulvérisée !

Berkey se présente non seulement comme leader des filtres mais également de la purification de l’eau. « Bien que la plupart des sites indiquent que le Berkey est un filtre a eau écologique par gravité il est toutefois juste de préciser que le Berkey se classe dans la technologie purificatrice d’eau par gravité » insiste par exemple un revendeur.

En laboratoires ou selon Wikipedia, la purification fait référence au fait de déminéraliser l’eau. Mais, comprenne qui pourra, le même site précise : « Comme nous venons de le rappeler un purificateur d’eau n’enlève pas les sels minéraux. » En l’occurrence, la “purification” mettrait ici plutôt l’accent sur les bactéries et les virus. En cas de problème (coupure de courant, perte d’alimentation en eau,…), il s’agit d’être en mesure de filtrer l’eau d’un lac, d’un puits ou d’une rivière. Berkey se targue (via l’analyse d’un autre labo) d’un taux de filtration record : 99,99% (log 4) pour les virus et 99,9999% (log 6) pour les bactéries !

Mais à quoi bon un filtre pour la fin du monde – aussi performant soit-il – si les cartouches doivent être renouvelées trop régulièrement ? Cela tombe bien, Berkey annonce par ailleurs « les filtres les plus durables de la planète » : jusqu’à 3 000 gallons soit 11 356 litres d’eau par cartouche. Et les fontaines Berkey intègrent généralement deux cartouches…

Plus de 200 polluants magistralement bien filtrés, une purification extrême des virus et bactéries et largement de quoi voir venir, le tout sans électricité ou connexion au réseau d’eau ! Avec de tels arguments, Berkey s’est évidemment imposé, aidé en cela par les recommandations (moyennant commissionnement) d’une pléthore de sites plus ou moins survivalistes et d’experts plus ou moins auto-déclarés.

Mais tout cela était-il trop beau pour être vrai ? Aux Etats-Unis, une Class Action (recours collectif) accuse Berkey d’avoir abusé de la crédulité des consommateurs et de n’être en fait « rien de plus qu’une canette vide ou une bouteille en plastique » (sic !) Pour preuve, des tests réalisées (pour la chloramine, le chloroforme, le chromium 6) selon les normes strictes de la certification NSF démontrent une filtration lacunaire dès 100 ou 200 gallons. Quant aux nitrates, c’est simple : les cartouches ne les filtrent quasiment pas !

Pourquoi ces 3 polluants et pas les autres ? Pourquoi une analyse des nitrates alors que Berkey a toujours annoncé ne pas les filtrer, par exemple ici ? Pourquoi tant de haine ?

La résilience active ou la recherche d’autonomie se conjugue de toute évidence mal avec la perte de confiance : « Je suis tellement en colère » témoigne un client américain dans une vidéo à fleur de peau… confortée par des centaines de commentaires d’américains dépités (mais pas toujours très objectifs)…

Les emmerdes volant en escadrille, voilà que le site de consommation Wirecutter du New Yorks Time décide au même moment de consacrer un article à Berkey. Le test réalisé sur le plomb démontre d’excellents résultats de filtration mais les performances sur le chloroforme sont de nouveaux désastreuses : 13% au lieu des 99,8% officiellement annoncés !

Après un certain nombre de considérations subjectives sur l’encombrement et l’absence de praticité de ces grosses fontaines par gravitation (objectivement elles se ressemblent pourtant toutes), le journaliste s’attaque au vif du sujet en disséquant les cartouches. Et là surprise, « lorsque nous avons ouvert une paire de filtres Black Berkey, ils semblaient être constitués d’un bloc de charbon actif imprégné d’une résine échangeuse d’ions. Jaime Young [le directeur du laboratoire des analyses de 2014] a corroboré cette observation. » Bref, une technologie qui serait finalement très classique, loin du « secret commercial exclusif » ou de la mystérieuse description de certains sites…

Que penser de tout cela ? Déjà, il convient de raison garder : ce n’est pas parce que quelques tests donnent de mauvais résultats que les filtres ne valent soudainement plus rien. La technologie est apparemment à base de charbon actif et il fait donc le travail vis-à-vis des polluants de base, notamment du principal à savoir le chlore. Cela sera-t-il suffisant en cas de fin du monde… lorsque l’eau ne sera plus correctement traitée au préalable ? « Le microbe n’est rien, le terrain est tout » mais je ne prendrais personnellement pas le risque… même si Berkey se targue d’être utilisé par des ONG ou lors de catastrophes.

Globalement, les analyses et le marketing devraient toujours être questionnés et beaucoup ont de toute évidence fait preuve d’une grande naïveté. Faire confiance est dans la nature humaine mais, en matière de qualité d’eau – des pouvoirs publics aux embouteilleurs, des fabricants de filtres aux vendeurs en réseaux, des influenceurs sous commissions aux pseudos experts – les mauvais exemples sont partout et les arnaques sont légion ! Quelques questions à se poser pour ne plus se faire avoir :

Analyser la technologie : C’est un secret ? Mauvais signe ! C’est tout nouveau ou dispose d’un brevet exclusif ? D’accord mais en quoi exactement est-ce supérieur à ce qui a déjà fait ses preuves ? Quelle est la base de la technologie de filtration et ne vais-je pas payer trop cher pour une amélioration minime ?

Interroger les analyses : Le laboratoire est-il connu et certifié ? Y a-t-il un risque de conflits d’intérêts ? Quel est le protocole du ou des tests ? Combien de litres d’eau sont-ils passés dans le filtre avant de réaliser les tests ? Quelle est la composition de la solution de défi ? A combien de litres obtient-on ces résultats ? Et si l’on continuait à en ajouter ? Le listing précise-t-il l’ensemble des polluants ou seulement ceux qui donnent de bons résultats ?

Interroger le marketing : La société se présente comme la meilleure ? Mauvais signe. Elle abuse des superlatifs ? Méfiance. Elle répond aux critiques par un silence radio ou des arguments alambiqués ? Prudence. Elle parle d’eau pure ? L’eau pure H2O n’existe qu’en théorie. Elle joue sur la peur ? Pas de chance, celle-ci est toujours mauvaise conseillère. Elle s’est développée en réseau via une pléthore d’ambassadeurs sous commission ? Mais quelle est donc la réelle expertise « qualité de l’eau » de tous ces influenceurs ? Globalement, la règle de base : plus un marketing est agressif et plus le produit pourrait-être très mauvais…

Surtout, interroger le produit : Ce gros réservoir risque-t-il de développer des bactéries ? Permet-il de tout vider et d’être nettoyé facilement ? Le filtre rend-il l’eau plus alcaline ? Intègre-t-il un procédé de dynamisation adéquat ? Est-il solide et facile d’usage et d’entretien ? Existe-t-il des produits répondant mieux à mes besoins ?

Je n’ai jamais recommandé les fontaines à eau par gravitation en général et les filtres Berkey en particulier et – dans le climat anxiogène qui est le notre depuis 2019 – j’ai certainement perdu un bon complément de revenu mais « on est tenu d’être honnête (et cohérent) et non d’être riche ». Ma référence est l’eau biocompatible ce qui requiert toujours la double étape de la filtration puis de la dynamisation. Or Berkey ne traite que la première… et peut-être même pas correctement… en tout cas pas aussi bien qu’annoncé…

Berkey semble jouer la montre et se vante toujours d’être le « leader mondial des filtres d’eau et de la purification de l’eau » mais ne serait-il pas plutôt le « leader mondial du marketing excessif sinon mensonger » ? En l’absence de toute considération énergétique, il démontre en tout cas qu’il n’a pas encore saisi toutes les subtilités de la qualité de l’eau. Eh oui, mieux vaut finalement rester en Europe : nous y avons certainement les produits les plus complets, avec ou sans analyses (plus ou moins bidonnées), même pour la fin du monde !

Questions-réponses sur l’affaire ou les scandales Berkey® (5 minutes de plus)

Quels sont les scandales Berkey ? Berkey est accusé par des consommateurs américains – via une plainte collective – de publicité mensongère : selon des analyses certifiées NSF, ses cartouches ne filtreraient pas aussi bien ou aussi longtemps qu’annoncé. D’autres sites ou vidéo accusent Berkey de relarguer de l’oxyde d’aluminium (pour une cartouche spécifique). Le site Wirecutter a quant à lui disséqué une cartouche : ce ne serait que du banal charbon actif (avec une résine échangeuse d’ions), loin des affirmations de technologie exclusive du fabricant…

Les critiques de Berkey sont-elles crédibles ? Même si la plainte collective peut sembler par moment outrancière et les vidéos type “trahi par (betrayed by) Berkey” sous conflit d’intérêt (pour toucher des commissions sur la vente de produits concurrents), même si les critiques seraient à mettre en parallèle avec les nombreux avis élogieux, la communication Berkey jette le trouble, en refusant de discuter du fond du problème voire en mentant effrontément à ses clients ou revendeurs (argument de la soi-disant contrefaçon, voir ci-dessous).

Quelles sont les réponses de Berkey ? Auprès des « fidèles clients » et des revendeurs, New Millenium Concepts Ltd (NMCL), qui exploite la marque Berkey, affirme via son “Official Statement” du 16 décembre 2022 que le ou les plaignants (ce n’est pas clair) de la Class Action ont très probablement utilisé des contrefaçons et que cela explique les piètres résultats de leurs tests. Mais curieusement, dans la réponse du 23 juin 2022 (antérieure donc) auprès de la justice du Texas, aucunement mention de contrefaçon mais plutôt le reproche (tiré par les cheveux car les filtres sont les mêmes) que les plaignants n’ont pas acheté le même produit que celui testé (interdit de vente en Californie) et que la plainte n’est donc pas recevable. La forme plutôt que le fonds… et ce qui s’apparente donc à un beau mensonge marketing puisque les produits testés ne sont évidemment pas contrefaits. Mais pourquoi Berkey essaierait-il ainsi de noyer le poisson ?

Quel est le fond de l’affaire Berkey ? Il est à ce jour impossible de connaître la réelle fiabilité des cartouches Berkey sur le court, moyen ou long terme car les tests réalisés à la demande de la marque (par des laboratoires indépendants) ne précisent pas leur protocole et/ou sont loin de la rigueur des tests de la certification NSF. Lorsque réalisés, ceux-ci révèlent des taux de filtration assez bas et pour des capacités très réduites (à l’exception du plomb). Berkey a toujours refusé le test NSF de référence.

Pourquoi Berkey n’est-il pas certifié NSF ? Officiellement, NMCL affirme avoir réalisé des tests encore plus poussés – sur beaucoup plus de polluants – que ceux de la certification NSF et ne pas voir ainsi d’intérêt à dépenser une fortune pour une certification au rabais, même officielle. Dans les faits, la certification américaine NSF demeure la référence et exige par exemple que le filtre ne soit testé qu’après avoir fait passer une quantité d’eau double de la capacité théorique du filtre, soit pour Berkey 2 x 3000 gallons = 6 000 gallons (22700 litres d’eau). Or les quelques tests effectués par les plaignants de la Class Action révélaient que les filtres perdaient de leur efficacité dès 100 ou 200 gallons…

Pourquoi Berkey est-il interdit de vente en Californie ? Rien à voir avec la qualité des filtres. NMCL a simplement refusé de se soumettre à la loi anti-plomb. Les fontaines Berkey n’ont a priori pas de plomb mais Berkey refuse de se soumettre à ces tests indépendants et coûteux (voir ci-dessus). Seuls les produits Berkey considérées comme « filtres d’extérieurs » (outdoor equipment) sont ainsi autorisés à la vente en Californie.

Le recours collectif contre Berkey a-t-il une chance d’aboutir ? Transférée le 30 mars 2022 de la Californie au Texas, les pronostics de cette Class Action demeurent assez ouverts. D’un côté, sur la forme, il est quasi impossible aux plaignants de démontrer que les dirigeants de Berkey savaient que les tests réalisés (par les laboratoires indépendants) pouvaient manquer de rigueur ou n’être pas fiable et qu’ils abusaient ainsi de la crédulité des consommateurs. Aucun des plaignants n’a en outre subi de dommage réel, mis à part une relative désillusion. D’un autre côté, sur le fond, Berkey répond souvent à côté de la plaque et son marketing apparaît très excessif – sinon mensonger – face à une technologie qui ne serait finalement que classique et donc intrinsèquement incapable de faire aussi bien qu’annoncé en condition normale d’utilisation, qui plus est jusqu’à 3 000 gallons !

Les filtres Berkey sont-ils vraiment les plus efficaces de la planète ? Oui si l’on ne se base que sur la liste impressionnante des plus de 200 polluants (via les 10 analyses listées). Idem si l’on fait aveuglément confiance au marketing. Si l’on considère toutefois qu’il manque dans ces listes des polluants essentiels tels que par exemple les nitrates (ou le chloroforme dans celle de Envirotek de 2014) ou encore les minéraux inorganiques, alors on comprend que ce ne peut être vrai, l’osmose inverse faisant évidemment un bien meilleur travail. Alors, quand Berkey affirme dans un article « Les éléments Black Berkey […] sont tout aussi efficaces que les systèmes à osmose inverse. » on est en droit de se poser quelques questions…

Les filtres Berkey sont-ils des filtres ou des purificateurs ? Sur la base d’une analyse de 2009, Berkey annonce un taux de filtration des virus de 99,99% (log 4) et des bactéries de 99,9999% (log 6). Problème : ces tests ont été réalisées en quelques heures avec seulement 4 litres d’eau. Les excellents résultats à court terme ne sauraient ainsi augurer des performances Berkey après plusieurs semaines, mois ou années d’utilisation… ce qui est pourtant attendu de purificateurs utilisés ou envisagés souvent dans une optique de survivalisme ou d’autonomie.

Les filtres Berkey sont-ils vraiment les plus durables de la planète ? En l’occurrence, aucune preuve ne semble jamais avoir été apportée quant aux « jusqu’à 3000 gallons » annoncés, Berkey ayant toujours refusé de se soumettre aux tests NSF. Le test le plus poussé aurait été fait sur le plomb par Envirotek jusqu’à 2 000 gallons mais avec un mauvais résultat à partir de 1100 gallons. Les autres tests (sur les autres polluants) n’auraient pas dépassé les 200 gallons, parfois beaucoup moins.

Que valent les filtres Berkey ? Nonobstant des affirmations marketing de toute évidence très excessives, les filtres Berkey semblent faire leur travail vis-à-vis des polluants de base et se classent correctement dans la catégorie des filtres à gravitation. N’en déplaise au fabricant, ce type de filtre est toutefois loin de la filtration garantie par le procédé de l’osmose inverse, capable de filtrer jusqu’aux minéraux inorganiques (nous sommes hétérotrophes et incapables d’assimiler les minéraux inorganiques des eaux). En outre, les filtres rendent l’eau plus alcaline, ce qui est – dès la conception – une incompréhension de l’énergie essentielle de l’eau.

Peut-on faire confiance à Berkey ? Au regard de tous ces scandales, absence de dialogue, refus de se soumettre aux tests NSF et surtout écrans de fumées (ou rideaux d’eau) déployés qui témoignent d’une réelle mauvaise foi, il y a certainement matière à interrogations. NMCL semble avoir quelque chose à cacher et, dans le domaine de la qualité de l’eau et à fortiori celui du survivalisme, ce n’est vraiment pas bon signe…

Peut-on se fier aux avis Berkey ? Pas vraiment s’ils proviennent de sites recommandant Berkey moyennant une commission, surtout lorsqu’ils se contentent de reprendre sans réflexion les arguments de la société. Pas non plus si les avis proviennent d’usagers : il est très facile d’améliorer la qualité de l’eau du robinet et les clients manquent généralement de recul ou d’éléments de comparaison. Seuls les avis concernant des comparatifs objectifs ou des tests avec un protocole fiable sont en fait pertinents.

Les fontaines Berkey sont-elles dangereuses ? En usage classique pour filtrer de l’eau potable du robinet, aucunement et elles permettront notamment de supprimer le chlore et une partie des métaux lourds et résidus, comme tout procédé à charbon actif qui se respecte. L’eau rendue plus alcaline est ennuyeuse mais pas en soi dangereuse. Idem pour la prolifération microbienne dans le réservoir. Pour une eau de pluie correctement récupérée et stockée, pas de gros soucis non plus. En usage survivaliste, pour de l’eau de puits, de lac ou de rivière, prudence par contre car la capacité des cartouches à filtrer correctement les bactéries et les virus sur le long terme est à ce jour inconnue. Personnellement, ce n’est pas le matériel de survie que je choisirais…

Peut-on recommander les fontaines à gravitation ? Ce type de filtre, indépendant du circuit électrique et de l’alimentation en eau, est surtout mis en avant par les sites de survivalistes ou de résilients. En cas de fin du monde, mieux vaudrait avoir quelque chose que rien du tout… Reste que la fiabilité de ces filtres sur le long terme interroge. D’autres marques apparaissent à cet égard plus sérieux tout en étant également beaucoup plus compacts et nomades. En usage « civilisation » via l’eau courante du réseau, l’encombrement, le tarif, la praticité et le gros réservoir sont à comparer au classique filtre à charbon actif sur ou sous évier. Côté qualité de la filtration, nous sommes enfin loin des résultats de l’osmose inverse dont certains modèles sont également sans connexion au réseau d’eau.

Avez-vous recommandé les filtres Berkey ? Je n’ai en fait jamais recommandé de filtre à gravitation. Les filtres apparaissent certes supérieurs à ceux – très limités – des carafes filtrantes mais le gros réservoir développera forcément à terme les bactéries, surtout si ceux-ci sont transparents (avantage ici à l’inox des Berkey ou des Doulton / British Berkefeld). Un certain nombre de ces filtres se targuent en outre de rendre l’eau plus alcaline, ce qui est une absurdité énergétique et témoigne d’une incompréhension des paramètres qualitatifs : les meilleures eaux sont toujours légèrement acides ! Les scandales Berkey me confortent évidemment dans ma méfiance historique.

D’autres questions ? N’hésitez pas à me contacter mais tout est bien mieux et plus exhaustivement expliqué ci-dessous.

Pour en savoir beaucoup plus sur tenants et les aboutissants des scandales Berkey® (+ 36 minutes)

La marque Berkey est de toute évidence en mauvaise posture… Quelle idée aussi d’avoir présenté des analyses sur autant de polluants ou de refuser ostensiblement la certification NSF ? Viser la communauté des survivalistes n’était pas non plus sans risque : quelqu’un qui se prépare à la fin de la civilisation aime croire qu’il le fait avec rigueur et non pas naïveté. Devenir leader sur son marché entraîne forcément aussi davantage de critiques en nombre absolu… Mais tout cela est-il suffisant pour jeter le bébé avec l’eau du bain ? Reprenons ces différents éléments et analysons si les attaques sont fondées ou si le marketing est de bonne guerre dans un secteur où la limpidité est malheureusement l’exception…

Note : pris dans le courant, cet article m’a emmené beaucoup plus loin que je ne l’imaginais de prime abord, lorsque j’ai entendu parler de la plainte collective lancée contre Berkey. La traduction de documents judiciaires n’est pas vraiment ma tasse de thé mais y-a-t-il le choix si l’on souhaite y boire un peu plus clair et démêler le vrai du faux ? N’ayant jamais recommandé ce type de fontaines par gravitation et n’étant lié à aucune marque sur le segment survivaliste, j’ai essayé d’être aussi neutre que possible. « Pro Berkey » ou « anti-Berkey », des abus apparaissent dans les deux camps et je les soumets à votre appréciation. Globalement, l’objectif de cet article est d’inciter à prendre du recul et à faire preuve d’esprit critique. Les arnaques de l’eau sont légion mais essentiellement dus à des abus de confiance marketing ainsi qu’à une incompréhension fondamentale de ce qu’est la qualité de l’eau… La filtration est une chose mais l’énergie de l’eau est toute aussi sinon encore plus importante… afin de retrouver enfin le plaisir de boire !

Les meilleurs filtres (pour la fin) du monde ?

La puissance marketing à l’américaine combinée à un généreux programme de commissionnements ont imposé Berkey dans de nombreux foyers, en remplacement notamment des carafes filtrantes, également par gravitation mais de taille et donc de capacité forcément plus limitées, incapables de rivaliser en tout cas avec les analyses et les annonces Berkey.

La crainte de la fin du monde ou tout au moins de pannes de courant ont incité des centaines de milliers de personne à s’équiper des « filtres les plus durables de la planète ». Jusqu’à 22 000 litres annoncés par jeu de filtres (3 000 gallons x 2 cartouches) pour le Big Berkey, record à battre !

La société se présente modestement comme le « leader mondial des filtres d’eau et de la purification de l’eau ». Car Berkey ne propose pas de simples filtres mais annonce plutôt des “purificateurs” à savoir des dispositifs capables de supprimer non pas 99,99% (log 4) mais jusqu’à 99,9999% (log 6), voir même pour le site Mouton Résilient 99,9999999% (log 9), des bactéries ! Curieux alors que, les distillateurs utilisés en pharmacie annonceraient seulement une filtration de 99,99% (log 4), norme également de l’UNICEF pour les bactéries et les protozoaires (99,9% pour les virus).

Avec de tels chiffres, Berkey s’impose en tout cas face à la concurrence (British Berkefeld n’annonce que 99,99%)… notamment sur de nombreux sites survivalistes (moyennant commissionnement). Mais n’est-il pas risqué d’annoncer ainsi être le meilleur dispositif en cas de crise ? Pour tout survivaliste, la question de la qualité et de la capacité des filtres est évidemment centrale sinon épidermique. S’il y a mensonge, si le gros bidon se révèle bidon, il y a potentiellement mise en danger de toute la famille… et donc (grosse) colère de s’être préparé pour rien. Sans fiabilité des filtres, pas d’eau de qualité et, à terme, une survie autrement plus aléatoire…

Mes doutes et interrogations Berkey®

J’ai commencé à entendre parler spécifiquement des filtres Berkey à l’occasion de la rédaction de mon livre La qualité de l’eau en 2017-2018. J’étais alors en contact avec l’un des experts scientifique français de l’eau, auteur d’un gros livre référence sur le sujet. Il avait décidé de gagner enfin un peu d’argent avec l’eau… et ainsi de recommander les produits Berkey, qui lui paraissaient d’un excellent rapport filtration / prix, notamment au regard de l’analyse Envirotek de 2014.

Quand je lui fis remarquer qu’une telle fontaine, au marketing agressif, était en contradiction manifeste avec ses écrits – ne serait-ce que parce que le filtre annonçait rendre l’eau plus alcaline ou ne disposait d’aucune dynamisation dans le gros réservoir – il se fâcha et cessa toute communication. « Difficile pour un homme de comprendre une chose si son salaire dépend de ce qu’il ne la comprenne pas » disait Upton Sinclair et beaucoup de personnes n’ont de toute évidence pas intérêt à trop interroger Berkey, à se satisfaire des réponses officielles, voire à trouver des excuses à la marque…

A la même époque, nous venions d’être confronté à une arnaque aux analyses sur un produit que nous commercialisions et donc incité à être beaucoup plus prudent. Cet obscur laboratoire Envirotek du New Jersey aux Etats-Unis ne m’inspirait pas confiance (absence de logo, absence de précision de tout protocole, curieuse signature de son directeur) et les résultats par trop spectaculaires – taux de filtration compris entre > 99,0% et essentiellement > 99,9% (log 3) pour quelques 139 polluants – pour ne pas interroger. Jamais aucun autre fabricant n’avait osé présenter de tels résultats pour ce type de filtres !

New Millennium Concepts Ltd (ci-après NMCL), la société qui commercialise la marque Berkey, a toujours été vague sur ses innovations technologiques, se retranchant derrière un « secret commercial exclusif ». Un expert avait ainsi de quoi être sceptique : comment une technologie de microfiltration à base de charbon actif pouvait-elle donner des résultats supérieurs à l’osmose inverse, intégrant également le charbon actif mais disposant d’une membrane à 0,00001µm ? C’est pourtant ce qu’affirme Berkey dans un article (en anglais): « Les systèmes de filtres à eau Berkey sont une alternative fantastique à un système d’osmose inverse. […] Les éléments Black Berkey […] sont tout aussi efficaces que les systèmes à osmose inverse. »

Je n’étais évidemment pas le seul à mettre en doute les affirmations Berkey. Voici par exemple les conclusions de Perfect Water, un expert américain dans la récupération de l’eau de pluie : « Bien que l’idée d’acheter un bidon simple et bon marché, capable d’éliminer de nombreux contaminants avec un niveau de réduction élevé, semble très attrayante, la science ne confirme tout simplement pas ces affirmations. Aucun filtre utilisant une technologie similaire à celle du Berkey n’est certifié ou ne prétend supprimer la quantité que le filtre Berkey prétend supprimer. Le Berkey n’est PAS certifié. ». L’article a été publiée le 10 juin 2020.

Le marketing excessif, le flou technologique, les analyses dithyrambiques mais aussi l’eau plus alcaline et le gros réservoir sans aucune dynamisation expliquent mon refus de proposer Berkey dans mon catalogue de solutions. Un système par gravitation y aurait pourtant été rentable vu le climat anxiogène de ces dernières années et la crainte de coupures d’électricité voire d’alimentation en eau potable… Mais voilà : vouloir se rassurer est légitime mais la peur est toujours mauvaise conseillère !

Les vicieuses attaques made in USA…

Aujourd’hui, la grosse fontaine en inox semble prendre l’eau de toute part… En direct des Etats-Unis, les attaques se multiplient… et font des vagues.

Selon le site pro Berkey (et fier de l’être) Mouton Résilient, tout serait parti de la vidéo (en anglais) du youtubeur Américain Robert Beaty postée le 11 août 2022 : « Trahi par Berkey – Pourquoi j’ai arrêté d’utiliser les filtres à eau Berkey » Suivra bientôt une autre vidéo (toujours en anglais) « Berkey poursuivi en justice : recours collectif contre une entreprise de filtres à eau » La qualité de ces vidéos est assez faible, le larmoyant « Je suis en colère » horripilant, les intérêts commerciaux questionnables (il propose sous ses vidéos des recommandations affiliées de produits concurrents) mais Robert a fait ses recherches et pose de bonnes questions.

Toutefois, selon le site Public Jury, tout serait plutôt partis des « nombreuses plaintes de consommateurs et de rapports concernant des problèmes avec les systèmes de filtration d’eau Berkey, conduisant à un effort collectif pour obtenir justice. »

Une action collective – Class Action en anglais – a ainsi été enregistrée contre les filtres Berkey le 16 septembre 2021 par trois consommateurs américains de Californie :

« Cette affaire est l’« Erin Brockovich » des biens de consommation. C’est l’histoire d’une sinistre société qui vend de l’eau potable sale à un groupe de consommateurs vulnérables et sans méfiance qui ont désespérément besoin d’eau salubre et propre. »

Le ton est donné et le moins que l’on puisse dire est qu’il n’est pas très subtil…

Les motifs, tests et arguments de l’action collective contre Berkey®

Plus sérieusement, cette plainte déposée en Californie demande un procès avec jury au motif de 6 chefs d’accusation :

1. Violation de la garantie expresse (par rapport aux affirmations de la marque)

2. Violation de la garantie implicite (par rapport aux produits similaires)

3. Enrichissement/Restitution injustes (car obtenus via des moyens frauduleux)

4. Violation de la loi californienne sur la concurrence déloyale

5. Violation de la loi californienne sur la publicité mensongère 6. Violation de la loi sur les recours juridiques en matière de consommation

C’est donc du lourd et les plaignants ont fait appel à pas moins de 5 avocats de la Firme CLARKSON LAW FIRM, P.C. de Malibu en Californie.

Au cœur de ce procès, les nouvelles analyses effectuées via un laboratoire certifié ANSI et selon les standards de référence NSF/ANSI 42 et 53 révèlent un taux de filtration bien inférieur à celui annoncé par Berkey :

« En petits caractères sur la boîte des éléments de purification, le défendeur déclare que les éléments de purification réduisent les minéraux inorganiques, y compris la chloramine, à un niveau inférieur à celui détectable en laboratoire. » Selon les analyses des plaignants le taux de chloramine retiré est de 98,4% à 1 gallon [3,78 litres], 87,1% à 50 gallons, 70.4% à 100 gallons et 56.3% à 200 gallons (757 litres d’eau).

En ce qui concerne le chloroforme, là aussi censé être supprimé « à un niveau inférieur à celui détectable en laboratoire », les analyses démontrent une filtration de 99,6% à 1 gallon, 99,9% à 50 gallons, 87.8% à 100 gallons et 64.4% à 200 gallons.

Pour le Chromium 6 – de la famille des métaux lourds – le fabricant annonçait un taux de filtration de 99,85%. Avec un pH alcalin à 8.5, les analyses démontrent une filtration de 48,5% à 1 gallon et de 1.1% seulement à 50 gallons. Avec un pH acide à 6.5, c’est sensiblement mieux avec 51.1% à 1 gallon, 75.1% à 50 gallons et 41.3% à 100 gallons. A noter toutefois que les eaux du robinet sont rarement acides afin de préserver la tuyauterie… et que les filtres Berkey se vantent de rendre l’eau plus alcaline !

Concernant les nitrates, les analyses révèlent une filtration minimale de 8.39% à 1 gallon et de 7.96% à 50 gallons. Reconnaissons toutefois que Berkey n’a jamais annoncé filtrer correctement les nitrates !

« Les rapports concernant les résultats et les conclusions des tests montrent que les produits ne purifient pas l’eau, et encore moins éliminent ou réduisent considérablement les contaminants, au-delà de plus de 100 gallons [378 litres], sans parler de 3 000 gallons […]. La performance des produits était si épouvantable qu’ils n’ont même pas satisfait au taux de réduction minimum le plus bas de 80 % indiqué en petits caractères dans les notices du défendeur. »

Que le taux de filtration d’une analyse soit différent de celui annoncé via le marketing ne devrait pas surprendre outre mesure, tant les paramètres sont nombreux. Ce qui surprend en outre ici n’est pas tant la piètre filtration de certaines substances mais plutôt le fait que le pourcentage de filtration s’écroule dès 100 ou 200 gallons, très loin donc de la durabilité annoncée.

Les résultats sont cruels mais le faible nombre de polluants testés permet-il de sauter aux conclusions ? Les plaignants ont-ils délibérément choisis pour leur plainte les plus mauvais résultats, allant jusqu’à tester les nitrates alors que l’on sait que le charbon actif est peu efficace contre ceux-ci, comme le souligne d’ailleurs honnêtement Berkey ? Si le doute est semé, il devrait jouer dans les deux sens !

Pourquoi la plainte contre Berkey® pourrait marquer un tournant ?

« Le recours collectif Berkey se concentre sur des allégations de défauts de produits et de publicité mensongère concernant les systèmes de filtration d’eau populaires fabriqués par Berkey. Ces systèmes, connus pour leur promesse de fournir de l’eau purifiée, ont été accusés de ne pas être à la hauteur de leurs affirmations. En conséquence, les consommateurs ont été confrontés à de la frustration, à des pertes financières et à des risques potentiels pour leur santé […] L’issue du procès pourrait avoir une influence significative sur la manière dont les entreprises promeuvent et vendent leurs produits à l’avenir. » explique le site Public Jury.

Cette plainte collective va effectivement bien au-delà des seuls filtres Berkey : selon les conclusions de la justice, tous les vendeurs de filtres aux Etats-Unis devront peut-être revoir leur marketing et être dorénavant très prudents lorsqu’ils mettront en avant des analyses de filtration. Globalement, tous devraient se prémunir en faisant certifier leurs produits par un organisme indépendant selon un même protocole strict, typiquement celui de la norme NSF. Après des décennies de gabegie et de grand n’importe quoi commercial, le ménage sera-t-il enfin fait et les consommateurs pourront-ils enfin y boire un peu plus clair, en confiance ?

« Le recours collectif Berkey représente un chapitre essentiel dans la poursuite continue des droits et de la responsabilité des consommateurs. Il souligne l’importance de l’intégrité des produits, de la transparence et des pratiques éthiques dans les affaires. Alors que les procédures judiciaires se poursuivent, les consommateurs concernés et le grand public attendent la résolution qui pourrait remodeler le secteur de la filtration de l’eau pour le mieux. » conclu Public Jury dans sa présentation publiée le 11 août 2023.

« Pour le mieux » ? Nous l’espérons mais rien n’est moins sûr. « Pour le pire », la conséquence pourrait être in fine, si les pouvoirs publics ou les lobbies s’en mêlent, la limitation ou l’interdiction de tous les produits ne répondant pas stricto sensu aux normes officielles, non pas par défaut de qualité mais parce que ces normes seront incapables (ou ne souhaiteront pas) mesurer l’ensemble des paramètres.

C’est le cas par exemple en Suisse avec les adoucisseurs à sodium, quasiment les seuls à pouvoir obtenir le label “qualitatif” SSIGE (et ainsi être installé sans stress par les plombiers locaux) au prétexte que filtres et autres dynamiseurs ne sont pas nécessaires étant donné l’excellence de l’eau locale (exemple avec l’eau potable de Genève). Et voici comment le dogmatisme et les conflits d’intérêt entraînent la mise en avant de la pire solution !

Comment officiellement contrôler l’énergie subtile du puissant Biodynamizer par exemple, perçue immédiatement en bouche mais mesurées via des tests biologiques non reconnus par la science (ou plus exactement le scientisme) officiel ? Le risque est ainsi grand, non pas tant de limiter les arnaques de l’eau (ce qui serait évidemment une bonne chose) que de restreindre la diffusion des meilleures technologies, nuire à l’hydratation des citoyens et préserver in fine le business des bouteilles plastique. N’oublions pas que, à la base, les pouvoirs publics ajoutent du chlore et, aux Etats-Unis, du fluor dans l’eau potable, faisant croire que ces substances terriblement oxydantes sont indispensables ! D’où ensuite une bonne part des problèmes de peau

La défense publique officielle de Berkey® : la contrefaçon !

« Les avocats conseillent généralement à leurs clients de ne pas discuter d’un litige en cours, et New Millennium Concepts, Ltd. (NMCL), fournisseur de filtres à eau Berkey®, est resté silencieux jusqu’à présent. Cependant, NMCL estime que nos fidèles clients méritent une réponse publique aux informations fausses et erronées apparaissant en ligne concernant une poursuite intentée contre NMCL. »

En voilà en effet une bonne idée de briser enfin le silence ! A la demande (légitime) d’affiliés soumis aux interrogations (encore plus légitimes) de clients inquiets, NMCL faisait donc une réponse officielle le 16 décembre 2022, après donc que la plainte ait été transférée au Texas (nous verrons plus loin en quoi ce fait est important) : Official Statement Regarding Berkey Water Filter Lawsuit

Essentiellement, le fabricant se défend en suggérant que les analyses ont été réalisées sur des contrefaçons, ce qui donnerait forcément de moins bons résultats:

« Nous pensons qu’une grande partie des informations recueillies par le plaignant pour le procès provenaient de sites Web de filtres contrefaits Berkey en raison de leurs descriptions de blocs de carbone (les éléments Black Berkey® ne sont pas des filtres à blocs de carbone), et le plaignant utilise à plusieurs reprises le terme « Berkey Black » dans leur procès, terme utilisé par les sites Web de filtres contrefaits afin de concevoir autour de notre marque « Black Berkey® ».

Plaignant au singulier ? NMCL ferait-il référence pour cette défense « contrefaçon » au premier procès intenté par l’un des plaignants et retiré depuis ? « Leur procès » au pluriel ? Le texte en anglais est décidément confus…

« Les plaignants ont maintenant intenté une deuxième action en justice, tentant apparemment de contourner les arguments avancés par NMCL lors de la première action en justice. Le procès actuel semble n’être qu’une autre tentative de « refaire » le premier procès afin de forcer NMCL à régler. » Essayer de gagner beaucoup d’argent en intentant un procès est tentant aux Etats-Unis mais il serait alors surprenant – notamment pour un second round – de ne pas s’assurer au minimum que les produits analysés soient les bons… au risque sinon évidemment de tout perdre et de devoir assumer l’intégralité des exorbitants frais ! Les plaignants et leurs avocats sont-ils aussi bêtes que cela ?

C’est pourtant ce qu’affirme NMCL :

« Nous sommes fermement convaincus que les allégations des plaignants ne sont pas basées sur des tests valides d’authentiques éléments Black Berkey®, mais sont basées sur des contrefaçons d’apparence trompeusement similaire, mais qui sont de simples filtres à blocs de charbon qui ressemblent aux éléments filtrants Berkey®. Les résultats des tests des plaignants ne correspondent en aucun cas aux résultats factuels d’autres laboratoires tiers indépendants accrédités qui ont testé les véritables Black Berkey® Elements. »

Les résultats des tests sont différents des nôtres et donc il s’agit forcément de contrefaçon ?

Un fait est indéniable : victime de son succès, les fausses cartouches Black Berkey® pulluleraient sur le net. D’où des mises en garde aux acheteurs de ne pas acheter leurs filtres n’importe où. Ce qui pose une question subsidiaire : quel pourcentage d’usagers utilisent de faux filtres et mettent ainsi leur santé en danger ? Essayer de faire des économies avec des filtres n’est jamais une bonne idée… et les grosses marques leader sont évidemment les plus contrefaites !

La réponse de Berkey® à la justice du Texas

Mais cet argument de la contrefaçon n’est-il pas plutôt un écran de fumée ? De fait, dans la réponse faite par NMCL auprès de la justice du Texas du 23 juin 2022 (soit avant l’Officiel Statement du 16 décembre 2022), aucune mention de contrefaçon (“counterfeit” en anglais) n’apparaît !

L’argument principal des avocats de Berkey est plutôt que les plaignants n’ont pas testé le même produit que celui qu’ils ont acheté – ne serait-ce que parce qu’il était interdit de vente en Californie (voir ci-dessous pourquoi) – et donc que leur plainte n’est pas recevable !

« Les plaignants ne contestent pas qu’ils ont testé le mauvais produit (le Crown Berkey) – (i) ils ne l’ont pas acheté, (ii) il a des caractéristiques et des utilisations différentes de celles achetées par les demandeurs et (iii) NMCL interdit sa vente en Californie, où résident les demandeurs. »

NMCL reconnaissant explicitement que les plaignants ont bien fait analyser d’authentiques produits Berkey, pourquoi faire croire le contraire à leurs clients ou revendeurs quelques mois plus tard ? Voici peut-être le plus grand scandale Berkey : mentir sciemment à leurs partenaires et clients afin de semer la confusion et préserver leurs affaires ?

L’argument du mauvais produit apparaît en outre totalement capillotracté: depuis le début, ce sont les filtres qui sont mis en cause par les plaignants et non pas les réservoirs ou la taille de ceux-ci ! Un bidon reste un bidon : les plaignant ont acheté un Travel Berkey et ont testé un Crown Berkey mais les filtres sont dans les deux cas les mêmes !

Autre argument : les plaignants prétendent que les filtres au charbon actif ne peuvent pas filtrer aussi bien que ce que nous affirmons mais nos filtres ne sont pas à base de charbon actif mais une « formulation exclusive ». Et de renvoyer à un site de questions-réponses qui précise « Nos éléments Black Berkey® uniques sont fabriqués à partir d’un mélange exclusif de médias et sont soutenus par des tests tiers indépendants. » sans plus de détails…

Révéler le secret de fabrication permettrait d’y boire plus clair mais on peut comprendre que Berkey ne souhaite pas donner cette information à ses concurrents. Pour Wirecutter c’est toutefois plus simple : « lorsque nous avons ouvert une paire de filtres Black Berkey, ils semblaient être constitués d’un bloc de charbon actif imprégné d’une résine échangeuse d’ions. Jaime Young [le directeur du laboratoire des analyses de 2014] a corroboré cette observation. »

D’autres arguments sont réfutés mais toujours davantage sur la forme et les formulations malhabiles des plaignants que sur le fonds de l’affaire. Par exemple :

« Il n’est pas plausible que les tests effectués par les conseils des plaignants sur un Crown Berkey fin 2020 puissent démontrer que NMCL savait que les déclarations concernant le Travel Berkey et les éléments de purification étaient fausses lorsque les plaignants ont acheté ces produits en 2019 et début 2020. »

Bref, la mauvaise foi des dirigeants ne peut être démontrée et la plainte n’a donc pas lieu d’être. C’est habile et l’on comprend pourquoi Berkey continue envers et contre tout à défendre ses tests.

Le coup de théâtre serait que la justice ordonne des tests indépendants selon la norme NSF de référence et/ou – encore plus fort – décide de faire analyser la composition exacte des cartouches. Alors, si les différences étaient par trop manifestes, le « nous ne savions pas » ne pourrait tenir et NMCL serait alors très probablement condamné.

La défense publique officielle N°2 de Berkey® : ni malades ni morts !

Encore heureux mais la réponse de NMLC fait sens lorsqu’elle se penche sur le dommage réel des plaignants :

« Bien que les plaignants affirment que les éléments Black Berkey® ne fonctionnent pas comme annoncé, ils ne prétendent pas qu’ils ont subi un quelconque préjudice physique ou lié à la santé de quelque manière que ce soit à cause de leurs systèmes Berkey®. Au lieu de cela, les plaignants affirment qu’ils représentent tous ceux qui ont déjà acheté un système Berkey®, affirmant que les systèmes Berkey® ne sont « rien de plus qu’une canette vide ou une bouteille en plastique ».

Cette affirmation des plaignants, ridiculement outrancière, figure effectivement en introduction à la plainte : « À la suite du stratagème de marketing frauduleux du défendeur, des dizaines ou des centaines de milliers, voire des millions de consommateurs fraudés, leurs enfants et leurs proches boivent de l’eau impure et insalubre, ayant renoncé à des systèmes de filtration de l’eau efficaces, ayant payé des centaines de dollars pour ce qui n’est finalement rien d’autre qu’une canette vide ou une bouteille en plastique. »

Comment cinq avocats grassement rémunérés peuvent-ils se laisser aller à de telles accusations fantaisistes ? Berkey est de toute évidence ici dénigré au-delà du raisonnable, comme si la colère ou déception faisait perdre toute mesure… Du point de vue d’un survivaliste, un filtre non fiable à 100% perdrait-il toute valeur ? Certes, soit on protège sa famille, soit on ne la protège pas…

Le fonds du problème – que devra trancher la justice américaine – est ici de savoir s’il est possible d’attaquer une société sur la simple base d’une contre-analyse, sans pathologie rapportée suite à l’utilisation du produit. C’est là que l’évocation de l’affaire « Erin Brockovich » par les plaignants est ridicule : aucun cancer et à fortiori décès avec un filtre Berkey qui, jusqu’à preuve du contraire, améliore en outre bien la qualité de l’eau !

La plainte peut-elle être recevable pour des problèmes susceptibles de se produire à posteriori, lorsqu’il s’agira – peut-être, un jour, par malheur – de filtrer de l’eau insalubre ?

Selon NMCL, les accusations portées sont d’autant plus injustes que :

« Les systèmes d’eau Berkey® ont été utilisés dans des interventions hors réseau par des groupes de secours après des sinistres, des organisations caritatives et des personnes du monde entier sans accès à l’eau propre depuis plus de deux décennies sans aucune plainte portée à notre attention, vis-à-vis de leur capacité à éliminer les contaminants de l’eau non potable. ».

Si les filtres ont effectivement été déployés en situation de crise, alors Berkey aurait en effet quelques arguments à faire valoir. Mais comment être sûr à nouveau sans tests fiables ? Ne pas tomber malade en buvant de l’eau filtrée (a fortiori “purifiée”) est la moindre des choses mais on ne tombera pas forcément malade non plus avec une eau non “potable” ou présentant des polluants (comme toutes les eaux du robinet) : tout dépend du type et de la quantité des polluants mais également de l’état de son système immunitaire !

Les tests diligentés par Berkey® sont-ils rigoureux ?

« Plusieurs laboratoires tiers accrédités ont testé les Black Berkey® Elements et ces résultats indépendants confirment qu’ils répondent à des normes de qualité exceptionnelles. Les affirmations de NMCL sont basées sur les rapports de tests de ces laboratoires, disponibles sur notre site Web à l’adresse : Résultats des tests du filtre à eau Black Berkey. »

NMCL ne peut pas vraiment se permettre de critiquer ses tests mais les questions demeurent : que valent-ils et comment ont-ils été réalisés ?

« Même si, à notre connaissance, tous les tests que nous et New Millennium avons contractés étaient approfondis et professionnels, chacun utilisait son propre protocole, moins exigeant. Et comme aucun des tests n’a été effectué conformément aux normes NSF/ANSI, nous n’avons aucun moyen clair de comparer les résultats avec précision ou de comparer les performances globales du filtre Berkey avec celles d’autres filtres alimentés par gravité que nous avons examinés dans le passé » explique Wirecutter.

Là réside bien le problème : des tests en soi ne veulent pas dire grand-chose et ne permettent de jauger de la qualité ou de la durabilité des éléments que si le protocole est rigoureux. Les tests NSF/ANSI requièrent par exemple que des filtres du type utilisé par Berkey fassent passer deux fois leur capacité nominale d’eau contaminée à travers le filtre – soit ici 6 000 gallons (22 700 litres) d’eau – avant que les mesures ne soient prises.

Tel n’est pas le cas des tests réalisés à la demande de Berkey. Les analyses de 2012 du Department of Agricultural Commissioner Weights and Measures du County of Los Angeles ne font apparemment passer qu’un seul litre d’eau avant de procéder aux mesures. Le filtre est donc neuf et les résultats obtenus globalement excellents. Les plus mauvais pourcentages de filtration concernent l’aluminium et le glyphosate, tous deux à > 75%.

Les analyses de 2014 de Envirotek Laboratories Inc sont de loin les plus spectaculaires et ce sont de fait celles qui ont été le plus mises en avant, en dépit de l’absence de toute précision de protocole. Le laboratoire précise juste laconiquement (pour rassurer ou pour induire en erreur ?) : “NSF Standard 53, and NSF Standard 42“. Les résultats de plus d’une centaine de polluants sont tous à > 99,9% à l’exception de 3 polluants : l’aluminium à 99%, le pire résultat, le cadmium à 99,7% et les chlorides à 99,6%.

Première remarque : deux ans plus tard, via un autre laboratoire, l’aluminium passe de >75% à >99,1% sans que NMCL ne se pose de questions ? Les filtres auraient-ils été améliorés ou le protocole serait-il devenu moins exigeant ?

Deuxième remarque, plus troublante : il existe au moins deux versions des analyses de 2014. Dans la première, sauvegardée en fichier pdf, les métaux lourds sont testés à un pH de 6,5 et de 8,5 (pour globalement les mêmes excellents résultats à part une petite différence sur l’aluminium) et toutes les molécules pharmaceutiques sont à > 99,9%. Dans la seconde, celle disponible sur le site de la marque, seul le pH de 8,5 est présenté et les molécules pharmaceutiques sont toutes passées à > 99,5%. Quelle rigueur attribuer à des analyses dont les résultats sont ainsi susceptible d’évoluer dans le temps ? Pourquoi cette baisse soudaine de valeurs ? Les résultats de ce test du 15 octobre 2014 vont-ils continuer à évoluer ? Qu’en pense le Directeur du laboratoire Jaime Young ?

Les tests de radiation de 2016 (via Envirotek Laboratories Inc) sont réalisées à plusieurs étapes de la vie du filtre, de 10 à 50 gallons d’eau avec une réduction de 99,2 à 98,7% en Solution Alpha, de 97,7 à 95,3% en Solution Beta et de 99,9 à 97,0% pour l’uranium. Où l’on constate bien une réduction régulière. A 200 gallons ou à 3 000 gallons (fin de vie annoncée des filtres), les résultats ne seraient évidemment pas les mêmes…

Les analyses pour le plomb de 2016 (via Envirotek Laboratories Inc) semblent un peu plus rigoureux puisque 200 gallons d’eau sont préparées. Ici, les résultats demeurent consistants à 99,9% tout au long de la vie du filtre… mais les tests s’arrêtent curieusement à 100 gallons seulement ! Pourquoi ne pas avoir prolongé jusqu’aux 200 gallons pourtant disponibles ? Mystère !

Les derniers tests Envirotek Laboratories Inc portent sur les Perfluro Octanoic Acid (PFOA) et démontrent d’excellents résultats, > 99,9%, mais jusqu’à 25 gallons seulement…

Enfin, les tests de 2018 portant sur Microcystin LR Toxin et Microcystis Algae ne font apparaître ni laboratoire ni le moindre protocole. Est-il besoin de préciser que les résultats sont également très bons ?

Une chose doit être bien soulignée avec ces tests (comme avec tant d’autres) : seuls les éléments qui peuvent être correctement filtrés sont présentés. Aucune analyse des nitrates par exemple, très mal filtrés par ce type de filtres… Le cas du Chloroforme est différent : selon l’article de Wirecutter, « Jaime Young, l’ingénieur en analyse d’eau agréé dans le New Jersey qui a effectué la dernière série de tests de New Millennium Concepts, a également obtenu de mauvaises performances sur le chloroforme des filtres Black Berkey. » Du coup, ce polluant n’apparait pas dans la liste des 139 polluants de 2014 ! Demeurent les analyses de 2012 où le Chloroforme est annoncé comme filtré à 99,8%… chiffre que l’on retrouve également sur le packaging des filtres ! Entre les tests les plus récents et le marketing, il faut parfois choisir…

Pourquoi Berkey® est-il interdit de vente en Californie ?

L’interdiction de Berkey en Californie n’a strictement rien à voir avec la qualité de la filtration mais avec la loi californienne de 2009 “AB 1953, SB 1395 & HSC Section 116875”, de son petit nom « No-lead Law », soit « Loi sans plomb ». Ce n’est pas la loi qui est sans plomb mais les dispositifs en contact avec l’eau qui doivent démontrer qu’ils le sont bien.

Selon cette loi, tout dispositif d’utilisation finale destiné à transporter ou à distribuer de l’eau destinée à la consommation humaine en la buvant ou en cuisinant, ainsi que toutes les pièces individuelles qui composent ce type de dispositif, ne peuvent être vendus dans l’État de Californie tant que certifié par une entreprise indépendante tiers approuvée par l’ANSI/NSF pour confirmer qu’il est « sans plomb ». Voilà qui est limpide !

Pourquoi Berkey refuse-t-il envers et contre tour de se soumettre à cette loi ? Cela est nettement moins clair ! Officiellement, selon le site WaterFilterGuru, la société et ses affiliés ne souhaiteraient pas divulguer certains secrets de fabrication. Pour ne pas se faire concurrencer ou bien parce qu’il y a des choses à cacher ?

Pour le site WatertechAdvice, la raison est purement financière : Berkey trouverait le coût de la certification trop élevé et la paperasserie trop lourde. « En fin de compte, nous avons conclu que les taxes supplémentaires, les certifications et les formalités administratives ont créé un obstacle trop important pour que notre entreprise puisse proposer nos systèmes dans l’État de Californie. » Là encore, on peut s’interroger sur un tel argument : comment une société leader et internationale peut-elle préférer l’exclusion d’un marché aussi important que la Californie pour économiser des frais de certification, certes élevés mais largement à sa portée ?

La page officielle Berkey Pourquoi les produits Berkey ne sont pas disponibles en Californie ajoute une autre dimension : « Les tests que nous avons effectués sont bien plus rigoureux que ceux exigés par NSF pour les certifications mandatées par l’État de Californie. Nos purificateurs ont été rigoureusement testés par des laboratoires tiers indépendants accrédités, dépassant de loin les normes ci-dessus en matière de réduction du goût, des odeurs et du chlore. »

Le refus de se soumettre deviendrait ainsi un argument marketing pour se distinguer de la concurrence : nous ne sommes pas certifiés parce que nous sommes meilleurs ? Cette stratégie qui pouvait fonctionner face à des consommateurs crédules semble toutefois prendre l’eau face aux analyses du procès Class-Action ou à l’article Wirecutter. L’impression générale (tout au moins de ceux qui n’ont pas un intérêt économique à vendre Berkey) est désormais que Berkey ne souhaite pas passer le test NSF afin de ne surtout pas révéler que ses analyses sont moins bonnes qu’annoncées… et justifier ainsi la Class Action !

A noter au passage que deux produits Berkey, considérés comme des « outdoor équipments » (filtres d’extérieurs) ne sont pas soumis à cette loi : Berkey Light et Travel Berkey. Et que l’on se rassure quant à la perte de chiffre d’affaires de Berkey : les deux sites précédemment cités expliquaient comment contourner la loi en demandant à un ami américain situé en dehors de Californie d’acheter puis d’expédier… The Business must go on…

Les filtres Berkey® présentent-ils un danger ?

Dans une vidéo (en anglais) intitulée « J’ai testé un Berkey… et je n’arrive pas à croire ce que j’ai trouvé », Water Filter Guru démontre un relargage massif d’aluminium dans les cartouches PF2 destinées à lutter contre le fluor : 1.44 mg/L d’aluminium, là où la norme exige un maximum de 0.2 mg/L…

Mêmes conclusions avec l’article « Les filtres à eau Berkey sont-ils une dangereuse arnaque ? » du site Truth About Fluoride : moins de 0,001 mg/L d’aluminium dans l’eau distillée avant filtration mais 0,80 mg/L après passage dans les filtres…

Il est demandé à un filtre d’obtenir des résultats mais le corollaire est que cela doit être obtenu sans dénaturer au passage la qualité de l’eau. Le relargage d’argent dans nombre de filtres bas de gamme a longtemps été dénoncé mais le scandale de l’eau adoucie chargée en sel (via les adoucisseurs à sodium) continue sans préoccuper grand monde…

Dans le cas présent, il ne s’agit pas de tous les filtres Berkey mais spécifiquement des filtres PF2 destinés à lutter contre le fluor rajouté dans l’eau par les pouvoirs publics, une problématique surtout anglo-saxonne. Berkey annonçait un relargage possible d’oxyde d’aluminium sous forme de « traces », tout en insistant sur l’absence de nocivité de ce dérivé de l’aluminium mais il y aurait au final un peu plus que des traces…

Globalement, hors ces cartouches très spécifiques, l’usage des filtres Berkey ne démontre pas de risque majeur et il est certainement préférable de continuer à filtrer son eau polluée et chlorée. Pousser le vice jusqu’à essayer de purifier de l’eau insalubre de puits, lac ou rivière ? Là je conseillerais plutôt de se tourner vers les tests et technologies (plus) fiables des marques réputées type Katadyn en Suisse. Dans tous les cas, si l’idée est d’enlever le maximum de polluants chez soi, le nec plus ultra demeure l’osmose inverse.

La capacité des filtres Berkey® questionnée…

La capacité annoncée par Berkey est-elle respectée ? Probablement pas au regard de la diminution régulière des capacités de filtration présentée via les derniers tests. Passer par exemple de 99,9 à 97% pour l’uranium dès 50 gallons n’est pas très rassurant.

Selon James Young interrogé pour l’article Wirecutter du New York Times, les filtres noirs Berkey ne répondraient plus à la norme d’élimination NSF après environ 1 100 gallons de filtrage – à peine plus d’un tiers de la durée de vie de 3 000 gallons revendiquée par l’entreprise… mais ceci ne concernerait que le plomb !

La capacité des filtres est une exagération marketing classique et nous avons vécu cela avec un fabricant allemand malhonnête : 10 ans de filtration annoncés au départ pour au final tomber à 2 ans maximum… En général, un filtre à charbon actif doit se changer tous les ans ou la capacité (en litres) du filtre annoncée, selon la première limite atteinte ! Il peut y avoir une petite marge de manœuvre mais le non renouvellement régulier des cartouches est la première cause de contamination de l’eau filtrée : après adsorption, il y a désorption !

Berkey précise sur son site marketing « jusqu’à 3 000 gallons » ce qui signifie que cela peut donc être moins… voire nettement moins ? La société donne toutefois des exemples chiffrés : « Par exemple, si vous utilisez 2 gallons d’eau par jour, un ensemble de filtres Black Berkey durerait plus de 8 ans. Si vous utilisez 4 gallons d’eau par jour, les filtres Berkey n’ont toujours pas besoin d’être remplacés pendant plus de 4 ans ! » Le conditionnel « durerait » (would last en anglais) est utilisé mais tout cela prête évidemment à confusion.

La qualité de l’eau à filtrer fait également une grande différence. Une eau potable du robinet sollicitera évidemment moins les filtres qu’une eau stagnante puisée dans une mare. Le « jusqu’à 3000 gallons » ne s’adresse clairement pas à l’hypothèse de la fin du monde et les survivalistes qui y ont cru ont fait preuve de naïveté.

Des produits non certifiés NSF ? Et alors ?

La norme américaine NSF (pour National Sanitation Foundation) permet de prouver que les équipements alimentaires commerciaux sont conformes aux exigences du “US FDA Food Code”. Cela peut sembler être la moindre des choses mais, dans les faits, la complexité et le coût d’une telle certification découragent de nombreuses sociétés.

C’est l’argument de Berkey : nous préférons dépenser notre argent dans des études plus poussées. La preuve, nous avons testés plusieurs centaines de polluants et nous sommes les seuls à l’avoir fait !

« Le filtre à gravité Berkey est littéralement “au-dessus du lot”, surpassant ses concurrents, il est unique en son genre. » (Site Mouton Résilient pour justifier l’absence de certification)

« Berkey a donc choisi de pousser les tests en labos indépendants au-delà des exigences de la norme. Par exemple, sur les bactéries pathogènes, Berkey est allé jusqu’à démonter une efficacité à 99,9999999% (log 9) là où la norme impose 99,99% (log 4). Évidement cela a couté très cher et on comprend qu’il n’a pas envie de payer une 2e fois surtout pour des tests de moindres exigences. » continue le site Mouton-Résilient dans un article Filtre Berkey danger ? du 29 juillet 2021. Je n’ai trouvé nulle trace de ce test de filtration log 9 mais j’imagine en effet – s’il existe – qu’il ne doit pas être bon marché… Par contre, s’il n’existe pas, NMCL n’aurait-il pas alors pu financer tout ou partie du test NSF avec l’argent économisé ?

Nous sommes les meilleurs donc nous refusons les tests des moins bons que nous, quitte pour cela à semer le doute et donc prendre le risque de moins vendre ? L’argument économique tient difficilement la route. Le secret technologique à préserver pouvait encore se défendre lorsque le soleil était au beau fixe mais l’argument n’est plus recevable par temps d’orage. Alors que la fiabilité des filtres est en question, pourquoi refuser envers et contre tout l’examen de certification ? Eh bien probablement parce que NMCL sait que les résultats seront globalement moins bon… et fourniraient alors des arguments aux plaignants de la Class Action en cours…

Mais NMCL peut facilement démentir tout cela et regagner immédiatement sa crédibilité : il lui suffit de faire les tests via un laboratoire indépendant NSF/ANSI ! Je mettrai alors le site à jour… et m’excuserai platement pour avoir osé douter de la rigueur de leurs tests et donc de l’efficacité de leurs filtres…

Quand Wirecutter s’en prend à Berkey®

L’article « Le système de filtration d’eau Big Berkey : non certifié et peu pratique » de Wirecutter de Tim Heffernan, mis à jour en juillet 2022, jette de ce point de vue un (autre) pavé dans la mare. Ce site appartient au groupe New York Times et le journaliste expert en filtres à air et à eau depuis 2015. Si les liens des produits recommandés par les articles engrangent bien des commissions, leur réputation n’est plus à faire : « Nous nous efforçons d’être le service de recommandation de produits le plus fiable du marché et nous travaillons en toute indépendance éditoriale. Nous ne publierons pas de recommandation à moins que nos rédacteurs et éditeurs n’aient jugé quelque chose de meilleur grâce à des rapports et des tests rigoureux. »

Bref, un article apparemment sérieux qui débute en rappelant que ni leurs tests ni ceux de NMCL via le laboratoire Envirotek ou celui du Comté de Los Angeles ne se rapprochent de la rigueur des tests NSF/ANSI qui exigent notamment que les filtres « fassent passer deux fois leur capacité nominale d’eau contaminée à travers le filtre avant que les mesures ne soient prises » ce que Berkey n’a évidemment pas fait. « Comme aucun des tests n’a été effectué conformément aux normes NSF/ANSI, nous n’avons aucun moyen clair de comparer les résultats avec précision ou de comparer les performances globales du filtre Berkey avec celles d’autres filtres à gravitation que nous avons examinés dans le passé » continue le journaliste.

Plus ennuyeux mais finalement assez logique « New Millennium Concepts n’a pas répondu aux demandes répétées d’entretien pour discuter de nos conclusions » si bien que « Dans l’ensemble, nos rapports nous ont laissé une compréhension opaque du système Berkey, ce qui n’est pas le cas de nombreux autres fabricants de filtres. »

Deux tests furent réalisés dans le cadre de l’article. Le premier, sur le plomb, « a montré de solides performances sur l’eau potable contaminée par le plomb. Lors de notre test, les filtres ont réduit les niveaux de plomb de 170 ug/L à seulement 0,12 ug/L, une mesure qui dépasse de loin l’exigence de certification NSF/ANSI consistant à réduire le plomb de 150 ug/L à 10 ug/L ou moins. » Formidable mais sur 3 gallons (11,3 litres) d’eau seulement… Et au-delà ? D’après l’article, le taux de filtration du plomb deviendrait inférieur aux normes NSF/ANSI dès 1100 gallons, loin des « jusqu’à 3 000 gallons » annoncés par Berkey.

Le second test, sur le Chloroforme est loin d’être aussi probant : « les filtres Black Berkey ont donné de mauvais résultats, abaissant le taux de chloroforme de seulement 13 % dans notre échantillon de test, de 150 ug/L à 130 ug/L. NSF/ANSI exige une réduction de 95 %, de 300 ug/L à 15 ug/L ou moins. » Les analyses diligentées par Berkey via le laboratoire du Conté de Los Angeles en 2012 annonçaient pourtant un taux de réduction > 99,8% !

Passons sur les avis pour le moins subjectifs (et critiques) des utilisateurs Berkey dénichés par le journaliste pour nous concentrer sur ce dont je mets en garde depuis le début : la prolifération microbienne dans le réservoir ! « Nous constatons de nombreuses plaintes de propriétaires concernant la croissance d’algues et de bactéries et, plus généralement, l’accumulation de bave dans leurs Big Berkeys. New Millenium Concepts reconnaît le problème et recommande d’ajouter ses gouttes Berkey Biofilm à l’eau filtrée. Il est significatif que de nombreux revendeurs Berkey lui consacrent une page entière ».

Bon, ce problème extrême ne surviendrait officiellement qu’au bout de quelques années sauf que « ce n’était pas le cas de notre éditeur ». Et celui-ci de relater sa mésaventure : « Cela a commencé après un peu moins d’un an. L’eau avait un goût de moisi et une odeur de moisissure a commencé à se former dans les chambres supérieure et inférieure. Je le lavais soigneusement, en rinçant les filtres et en les détachant pour accéder à tous les minuscules points de connexion, et je m’assurais même de nettoyer l’intérieur du robinet. Le goût de l’eau revenait à la normale pendant environ deux ou trois jours avant de redevenir moisi. J’ai fini par mettre le Berkey sur le trottoir ».

Difficile évidemment de généraliser mais une eau filtrée privée de chlore finit forcément par développer les bactéries, en quelques jours à peine. Ceci n’est pas suffisant pour rendre le filtre inutilisable (ou même poser des problèmes de santé) comme dans l’exemple ci-dessus mais interroge néanmoins la pertinence de tels gros réservoirs. Le problème n’est pas spécifique à Berkey et concerne tous les réservoirs sans dynamisation soit l’essentiel des carafes et fontaines à eau vendues par le gros commerce ainsi que, selon les analyses du laboratoire cantonal de Thurgovie de 2017, 87% des adoucisseurs testés !

Mais la partie sans doute la plus surprenante de l’article concerne l’analyse de la composition des filtres eux-mêmes : « New Millennium Concepts ne divulgue pas de quoi sont faits les filtres Black Berkey, mais certains détaillants font des affirmations sur leur construction, y compris celle de TheBerkey.com : « Nos éléments de purification Black Berkey sont composés d’une formulation exclusive de plus de six médias différents, y compris du charbon de coquille de noix de coco de haute qualité, le tout construit dans une matrice très compacte contenant des millions de pores microscopiques. ».

Mais là, surprise:

« Lorsque nous avons ouvert une paire de filtres Black Berkey, ils semblaient être constitués d’un bloc de charbon actif imprégné d’une résine échangeuse d’ions. Jaime Young a corroboré cette observation. »

Tout est dans le « semblait » (« appeared » en anglais) mais les lecteurs invités à contempler par eux-mêmes la photo du filtre coupé. La confirmation du directeur du laboratoire des analyses phares de 2014 rajoute au malaise de plus en plus persistent de mensonge(s) à un niveau ou à un autre.

Faire passer ses vessies pour des lanternes est malheureusement courant dans le monde trouble du marketing – très loin donc de la limpidité de l’eau – mais pourquoi ce directeur de labo irait-il jusqu’à ainsi poignarder Berkey au cœur ? Comment a-t-il pu valider en 2014 de tels résultats de tests s’il savait qu’il ne s’agissait essentiellement que de charbon actif, efficaces certes contre une majorité de polluants, mais certainement pas à de tels niveaux d’efficacité ? Sent-il le vent tourner et souhaite-t-il se désolidariser du marketing ? Nous n’en saurons pas plus, l’article se terminant vicieusement sur l’impression que décidément, il est bien difficile d’y boire clair avec Berkey…

Au final, les attaques contre Berkey® sont-elles justifiées ?

En grande partie oui. Présenter des tests où quasiment tous les polluants sont annoncés comme filtrés à 99,9% éveille forcément la suspicion… surtout quand n’apparaissent pas des polluants de base comme les nitrates, comme par hasard très mal filtrés… surtout face à l’absence de tests NSF, certes fort coûteux, mais surtout très fiables et indépendants. La réponse officielle de NMCL aux diverses accusations apparaît également fort trouble (pour ne pas dire mensongère), comme s’il y avait effectivement des choses à cacher. Et que penser enfin de tests dont les résultats changent subitement ?

En petite partie non. Les arnaques de l’eau sont légion et Berkey n’est malheureusement pas la seule marque à abuser du marketing et des superlatifs. Devenir la marque leader (sur le segment des filtres à gravité) et multiplier les revendeurs / prescripteurs multiplie forcément les risques d’affirmations fantaisistes et donc de possible déception des acheteurs. Berkey est en outre loin d’être le seul fabricant à ne pas avoir souhaité obtenir la coûteuse norme NSF.

Enfin, que penser de la décision de l’EPA (Agence américaine de protection de l’environnement) de dernièrement classer les filtres Berkey comme pesticides, ce qui a obligé Berkey à intenter une action en justice ? Là pour le coup, nous sommes vraiment dans le grand n’importe quoi !

Spécifiquement, la Class Action apparaît également comme outrancière et opportuniste. L’évocation de l’affaire « Erin Brockovich » par les plaignants est ridicule : aucun cancer et à fortiori décès avec un filtre Berkey qui, jusqu’à preuve du contraire, améliore en outre bien la qualité de l’eau ! Que les trois plaignants californiens soient déçus par leur filtre est une chose. Qu’ils démontrent de moins bons résultats est ennuyeux (mais pas vraiment surprenant). Qu’ils estiment avoir été abusés est recevable. Mais croire qu’un filtre à gravitation peut tout filtrer jusqu’à 22 700 litres d’eau démontre surtout une grande naïveté : même l’osmose inverse n’y arrive pas !

Le marketing Berkey est-il excessif ou mensonger ? Les études ont-elles été réalisées sérieusement ? C’est ce que devra trancher la justice américaine du Texas. Dans tous les cas, un produit ne peut être accusé de camelote au prétexte de quelques analyses moins bonnes qu’annoncées et Berkey a par ailleurs fait ses preuves vis-à-vis d’un certain nombre de polluants, notamment le plomb.

L’article de Wirecutter – aussi mesuré soit-il dans ses termes – ne fait pas non plus dans la dentelle via les témoignages de quelques usagers choisis très opportunément dans les critiques, comme si Berkey n’avait pas non plus de nombreux adeptes ravis de leur investissement. Les liens vers d’autres produits sponsorisés interrogent également.

Au final, peut-on recommander Berkey® ?

Au-delà des déboires liées à un marketing de toute évidence trop agressif pour être honnête, au refus – quoi qu’il en coûte – de NMCL de débattre du fonds et aux différents écrans de fumée mis en place, les filtres Berkey sont-ils de qualité et donc recommandables ? J’aurais tendance à répondre oui à la première question mais non à la seconde.

Oui la qualité des cartouches semble être au rendez-vous et le filtre capable de filtrer de nombreux polluants dans des proportions acceptables, peut être même pour certains jusqu’aux 3 000 gallons annoncés. La base du travail est le charbon actif et nous connaissons ses vertus, notamment vis-à-vis du chlore, de loin le plus important polluant de l’eau potable.

Berkey fait l’objet d’attaques via de nouvelles analyses mais d’autres analyses (à priori) indépendantes trouvées sur le net démontrent que les cartouches font leur travail. C’est le cas par exemple de Waterfilterlabs sur les métaux lourds où le Big Berkey black ceramic avec les cartouches spécifiques arsenic / fluoride sort premier du classement. Protocole des tests ? Pourquoi ne pas avoir testé avec les seules cartouches de base ? Vous aurez compris qu’il convient d’être prudent mais le test a la mérite d’offrir une comparaison où Berkey remporte donc le match.

Maintenant attention : mon opinion (que je partage) ne vaut que vis-à-vis de la filtration d’une eau déjà “potabilisée”. Pour la purification de l’eau de pluie/puits, lac/rivière et globalement toute approche survivaliste, l’absence de certification NSF devrait inciter à la plus extrême prudence. A cet égard, je m’interroge sur l’inconscience des sites surfant sur la peur de la fin du monde (ou tout au moins de la civilisation) qui continuent – envers et contre tout – de recommander Berkey en tant que purificateurs extrêmes, basant leur unique réflexion sur les données du fabricant. La grande majorité des sites exagèrent pour vendre mais il y a là potentiellement mise en danger de la qualité de vie d’autrui…

Hors eau du réseau, un risque existe toujours et, à défaut d’un système immunitaire très performant, UV + osmose inverse alors généralement recommandés. Ces équipements requièrent par contre de l’électricité ou a minima une pression d’eau… ce qui ne sera pas très pratique en cas d’arrêt de la civilisation moderne. D’un autre côté, vu alors le foutoir ambiant, un aussi gros filtre en inox réfléchissant (pour se faire immédiatement repérer) ne sera pas non plus très réaliste ou prudent. Dans ce segment très pointu et rigoureux, mieux vaut être armé d’un filtre léger, nomade… et certifié !

Même en configuration de maison et de civilisation, ce type de filtre n’est pas selon moi recommandable. Je reste ainsi cohérent avec ce que j’écris depuis des années : non seulement Berkey annonce que son filtre rend l’eau plus alcaline, ce qui est une absurdité énergétique, mais le gros réservoir – peu pratique et impossible à mettre au réfrigérateur – entraîne forcément à terme une prolifération microbienne à température ambiante, d’autant plus s’il est difficile de vider toute l’eau, le robinet étant apparemment positionné trop haut…

La filtration de l’eau devrait être une affaire sérieuse et toutes ces affaires ou scandales créent beaucoup trop de questionnements pour pouvoir recommander en confiance. Berkey pourrait choisir de jouer enfin la transparence mais ses intérêts économiques semblent pour le moment le pousser à faire exactement l’inverse et à s’enfermer dans des réponses de moins en moins limpides, de plus en plus polluées. Répondre différemment à la justice et à ses clients ou revendeurs en dit long sur l’embarras de la société NMCL. Combien de temps l’édifice pourra-t-il encore tenir ? « L’eau courante ne se corrompt jamais » dit un proverbe chinois mais rien ne résiste à la puissance de l’eau… qui, heureusement, in fine, nettoie !

Pour en savoir encore plus sur les différentes catégories de filtres et ne pas boire la tasse:

Les solutions eau pour la maison : www.solutionsbio.ch Vidéo Conférence-Tutoriel : Les solutions concrètes (19’54) Mon livre La qualité de l’eau (Ed. Médicis, 2020) Me contacter pour une analyse gratuite et experte de votre situation : +41 (0)76 532 8838 (rappel possible), sms ou mail

Le livre pratique de référence… pour ne pas se faire avoir !